L'interactivité numérique, vécue en groupe ou individuellement, a souvent recours à la mise en scène frontale : les deux situations suivantes, photographiées à moins de 24h d'intervalle, en sont des exemples.
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Présentation publique par le Trabouloscope du webdoc EN TRAVAUX - "Une colline, un tunnel, des hommes" |
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Restitution en classe entière du travail des CM1 sur table tactile pour la classification des espèces |
Dans les deux cas, on remarque la similitude de la disposition avec :
- un écran support,
- plusieurs protagonistes mis en avant,
- un public.
Frontalité (loi de)
Elle désigne un principe de composition qui "consiste à traiter les personnages isolés ou appartenant à un ensemble (relief) dans un même plan horizontal et vertical, et à les présenter dans une attitude de face où l'axialité et la géométrie sont en général prédominantes."Roland MARTIN, « FRONTALITÉ LOI DE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 20 juin 2015. URL http://www.universalis.fr/encyclopedie/loi-de-frontalite/Au théâtre, le terme désigne une esthétique qui s'apparente à un "théâtre jazzé, dont la partition s'invente au fur et à mesure du déroulement des échanges. Les "personnages" ne savent pas où ils vont ; parfois ils ignorent qui ils sont ou ce qu'ils ont fait ; ils ont perdu leur importance par rapport au flux verbal. [...] Ils cherchent à inventer d'autres procédés qui seraient l'équivalent de ce que fut le tableau dans l'esthétique de Diderot." (c'est moi qui souligne)
Jean-Marie APOSTOLIDES, « LE THEATRE DE LA FRONTALITÉ », Tangence, Numéro 88, automne 2008, p.15-27 [en ligne], consulté le 20 juin 2015. URL http://id.erudit.org/iderudit/029750ar/Est-ce à dire que ces scènes du numérique quotidien se rapprochent, consciemment ou non, de grands principes esthétiques occidentaux ? "Le vivant se modélise sur ce qu'Alain Roger a nommé des "schèmes artialisants", qui revêtent la plupart du temps, l'aspect de références culturelles connues. [...] Trois approches nous paraissent en effet déterminantes dans la nature de cette forme : son caractère de représentation, en relation avec le regard et la complicité d'un spectateur ; sa nature de simulacre, qui entraîne le corpus humain sur le terrain d'une déréalisation ; et enfin le jeu établi avec la frontière du tableau." (c'est moi qui souligne)
Carole HALIMI, « LE TABLEAU VIVANT DE DIDEROT A ARTAUD, ET SON ESTHETIQUE DANS LES ARTS VISUELS CONTEMPORAINS (XXe-XXIe siècles) », thèse de doctorat en Histoire de l'art, sous la direction de Jean-Claude LEBENSZTEJN, soutenue en 2011 à Paris 1. URL http://www.theses.fr/2011PA010655/
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